A G Condor : другие произведения.

La Métaphysique Du Hijab. La Géométrie Contre La Vie

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    Французский язык - не чужой для нашей культуры, так что считаю уместным разместить здесь свою статью, написанную на французском. Статья получила положительный отзыв Алена де Бенуа, ведущего философа "новых правых", который прочитал ее "с большим интересом и удовольствием", но отметил при этом и "расхождение в наших позициях": "он ищет всегда третий путь", я же "выстраиваю дихотомическую систему" (что совершенная правда). Соответственно, данная статья, хотя и выражает взгляды, близкие взглядам "новых правых", не совпадает полностью с их канонической позицией. Иллюстрации к статье см. здесь http://www.academia.edu

  AG CONDOR
  
  LA MÉTAPHYSIQUE DU HIJÂB
  LA GÉOMÉTRIE CONTRE LA VIE
  
  Il y a deux tendances que nous pouvons observer dans toute l'histoire connue de la race europoïde. Pour la première d'elles la femme est une manifestation par excellence du principe vital et conséquemment de la Sacralité, car la Sacralité, en dernière analyse, n'est que la Vie dans son exaltation et sa force. Pour l'autre tendance, la femme est une force ennemie, qu'on doit supprimer et (un point très important) déformer, la déformation étant évidemment aperçue comme un moyen d'en affaiblir les influences malfaisantes. Ces deux tendances créent leur propres langages esthétiques, qui concernent toutes les sphères de la productivité humaine, en commençant par des représentations rituelles et en finissant par des façons de se vêtir, considérées comme normatives ou attrayantes. Et, pas inattendument, le langage esthétique de la première tendance tient à suivre les lignes naturelles du corps féminin, en raison de quoi on peut nommer ce langage "curviligne"; l'autre langage essaye de "géométriser" la femme, de dessécher, pour ainsi dire, son essence vitale, de rendre la femme fade et conséquemment "non dangereuse". Nous proposons à nommer ce langage "rectiligne". Et maintenant nous devons faire cette remarque importante: ces deux traditions, la "curviligne" et la "rectiligne" ne sont pas semblables à l'Ormuzd et l'Ahriman de la mythologie zoroastrienne; c'est vrai, elles sont opposées, mais elles ne sont pas nées simultanément. L'archéologie au moins ne nous permet pas de penser autrement. Comme c'est bien connu, la culture dite "cromagnonaise", la première de celles de la race europoïde qui est accessible à notre observation historique, a fait usage rituel bien intensif des statuettes appelées actuellement "les Vénus paléolithiques". Une de ces "Vénus", trouvée auprès du village tchèque Dolní-Vêstonice (1), est à notre opinion le plus net exemple de ces statuettes, celui qui permet d'envisager le plus clairement leur signification rituelle: c'est une femme assez lourde et voluptueuse avec une tête phallique. L'hiérogamie, l'union des principes masculin et féminin, c'est l'idée que cette statuette exprime, on n'a pas besoin de faire des discussions longues sur ce sujet. Et parce que les autres "Vénus" à bon droit peuvent être considérées comme des modifications de cette "Vénus primaire", nous sommes obligés de voir en l'hiérogamie l'acte rituel le plus important pour les cromagnonais; leur sacralité a été évidemment celle de la Vie, de la Fécondité, de la Passion sexuelle. Et en plein accord avec cette attitude spirituelle tous leur "Vénus" appartiennent bien au type "curviligne".
  La transition de l'économie chasseuse-cueilleuse à l'agriculture, accomplie à l'époque néolithique, n'a changé pas aucunement cette attitude spirituelle. Nous pouvons parler des "Vénus néolithiques" exactement comme nous parlons des "Vénus paléolithiques". Les modifications deviennent plus variées et sophistiquées, mais la Vénus primaire, une déesse à la tête phallique, est toujours reconnaissable. Et certains traits stylistiques sont si spécifiques que c'est impossible d'en imaginer des origines indépendentes. Notons par exemple le symbolisme ingénieux de la partie inférieure de notre Vénus primaire, selon lequel ses deux jambes comprimées sont en même temps une représentation de la vulve. Cette-même trouvaille artistique est répétée (beaucoup des siècles plus tard) dans la statuette d'Astarte (Palestine, 1400-1200 av. J.-C. environ; 2) et dans la statuette d'une déesse indienne (l'Inde, 1000-700 av. J.-C. environ; 3); une impressionante chronologie et géographie! Et la tête phallique? Elle est remplacée par la tête réaliste dans le cas de la déesse indienne, mais l'Astarte la conserve encore, bien que des boucles d'oreille sont ajoutées, suivant la mode cananéenne. Nous voyons une autre modification curieuse de la tête phallique dans la statuette thessalienne de 6000 av. J.-C. environ (4); celle-là est traitée ici comme une tête d'oiseau; les statuettes d'un type semblable permirent à Marie Gimbutas de parler de "la Déesse-Oiseau", mais nous ne devons pas nous tromper; les oiseaux sont bons, mais l'hiérogamie semble avoir concerné plus immédiatement l'homme ancien; l'ornithomorphie dans ce cas est d'ordre stylistique, non pas religieux. Seulement plus tard, dans l'antiquité classique on peut observer quelques nouveautés vraiment religieuses, comme, par exemple, l'idée de la virginité d'Athênê, dont la chouette néanmoins, indubitablement une ornithomorphisation du phallus, expose cette "virginité"comme un élément totalement étranger au système originaire. Mais toutes les nouveautés de ce genre appartiennent déjà à l'Âge du Fer; ceux-ci de la Pierre et du Bronze n'en savent guère, et la mystique de l'hiérogamie avec toute son iconographie reste intacte pendant toute leur durée. Une véritable floraison de cette mystique, du style curviligne nous est présentée par la culture créto-mycénienne; les fameuses "Déesses aux serpents" (5) tout comme leur sœurs dans les fresques (6), dans les bas-reliefs peints (7), en ivoire (8), dans les sceaux d'or (9) régalent et en même temps oppriment un spectateur par leur sexualité luxueuse, agressive et triomphante. Ce qui est très significatif est ce que ce mode de représenter la sexualité féminine resurgira plus tard dans la culture indienne; et si l'art créto-mycénien reste pour le moment presque complètement muet pour nous, celui de l'Inde est sufisamment expliqué par une philosophie qui voit dans le désir sexuel (kâmas) la cause principale de la transmigration des âmes (samsâras) et de l'existence comme telle. Avait le monde créto-mycénien une philosophie pareille? Certaines doctrines de l'antiquité classique telles que le pythagorisme et le platonisme ont leur origine probablement dans l'époque antérieure; telle était au moins l'opinion de Porphyre, qui expliquait le sens ésotérique de l'Odyssée, une épopée fondée sur un prototype mycénien. En fait, nous n'hésiterions pas de postuler l'existence d'une philosophie pareille dans l'époque cromagnonaise aussi bien. La Vénus de Dolní-Vêstonice servirait d'une icône très éloquente de ce kâmas, qui fait mouvoir violemment la spirale de l'existence. Garde l'Inde, pour laquelle les symboles hiérogamiques du lingam et de la yonis n'ont pas perdu leur sacralité - garde l'Inde jusqu'à nos jours une tradition mystique, jadis commune à toute la race europoïde? Rappellons-nous encore la statuette de la déesse indienne, de laquelle nous avons parlé plus haut; c'est seulement une des innombrables réponses affirmatives que l'étude comparative peut donner.
  
  Mais pourqoui parlons-nous seulement de la race europoïde? La science historique moderne prétend de ne voir aucunes différences parmi les races; elles toutes, on nous instruit, passent des phases pareilles dans leur développement. Loins d'ambition d'aborder ce problème dans toute sa complexité, nous disons certainement que ce n'est pas le cas en ce qui concerne la mystique d'hiérogamie. Plaçons les Vénus archaïques sur une carte et nous verrons qu'elles couvrent presque strictement les régions habitées par la race europoïde. La Chine préhistorique et des dynasties premières ne sait rien de semblable; la femme n'etait pas l'objet de son art sacré; la philosophie chinoise, en traitant le principe féminin comme quelque chose inerte, faible et stupidement réceptive, explique assez bien pourqoui. La conception indienne de çaktis, la force cosmique d'une nature féminine, est diamétralement opposée à la conception chinoise de yin. Durgâ, la déesse indienne qui personnifie la çaktis, a ses parallèles sûrs dans les régions occidentales de la race europoïde ("La déesse aux serpents", Ishtar, Sahmat, Nîkê, Athênê pour autant, malgré sa "virginité"), mais pas dans la Chine. Plus que ça, même en ayant emprunté à l'Inde (et adapté) maints éléments du bouddhisme, la Chine ignora complètement l'iconographie bouddhiste des Târâs, des Dâkinîs - les personnifications bouddhistes de çaktis; n'était ce pas à cause de leur inadaptabilité à la culture chinoise? La poésie classique chinoise, très raffinée, glorifie l'amitié parmi les bureaucrates idéalistes, la loyalité vers l'empereur, plus rarement la fidélité conjugale, mais jamais la passion sexuelle. A-t-on le droit de généraliser, de conclure que les chinois comme une race sont moins passionnés que les europoïdes? Cette conclusion en tout cas n'aurait rien d'humiliant; le non-passionné n'est pas stupide, certainement non. Mais chaque race a sa sagesse; qui sait, peut-être la passion est la sagesse de la nôtre?
  
  En tout cas c'est son motif varié, c'est son karma. La philosophie hindoue nous enseigne que les vies successives d'un individu sont comme une infinitude des variations sur un seul motif, qui est une expression de la nature propre de celui-là. Un homme qui était un marin dans sa vie antérieure sera un marin dans sa vie actuelle aussi - ou tout au moins construira des modèles de bateaux, ne sachant pas exactement pourqoui, mais avec un étrange sentiment de familiarité. Et tout comme l'individuel, existe-t-il le karma collectif - d'une nation, d'une race. Les européennes du dix-huitième siècle ne savaient pas comment se vêtaient les femmes de l'époque créto-mycénienne deux mille ans plus tôt, mais quelque impulsion mystérieuse les fit développer une mode très semblable. Et ce n'était pas une question de la mode seulement - c'était une atmosphère sensuelle qui enveloppait tout et exerçait d'influence sur tout - jusqu'à la science la plus abstraite ou les stratagèmes militaires. La sensualité, l'avidité pour la femme et pour le monde conçu comme une femme qui peut être ravie, conquise, séduite ou amollie - c'est un code éternel de notre race, qui a déterminé tojours (malgré des déviations temporelles) sa marche dans l'histoire.
  
  Mais au début de cette étude nous avons parlé de deux tendances. Après tout ce qu'est dit l'existence de l'autre, opposée, semble être impossible dans notre contexte racial. Et néanmoins elle y existe, bien qu'elle n'y existait pas à l'origine. L'âge paléolithique ne montre aucune trace d'elle. Seulement dans l'âge néolithique on commence à discerner certains phénomènes précurseurs - avant tout, dans l'art singulier des Cyclades. L'idée hiérogamique ne semble pas encore y être modifiée - nous voyons les mêmes déesses à la tête phallique, mais le traitement est changé essentiellement (10). À bon droit on nomme l'art des Cyclades "géométrique". Il tient à "géométriser", à "décurviser" les lignes naturelles, à rendre l'idée hiérogamique sèche et abstraite, non appelante à la sensualité. C'est comme un terme juridique, comme une constatation d'un fait de pénétration, non pas comme un éloge inspiré. Les habitants des Cyclades ne semblent pas avoir été très interessés dans les matières sexuelles - on veut démander pourquoi ont-ils choisi le thème hiérogamique en premier lieu? Mais la réponse est simple: parce qu'il n'existait pas d'autres thèmes à cette époque et dans cette région. Les cycladiens n'étaient pas encore capables d'inventer une mystique alternative, mais ils résistaient déjà à l'impulsion érotique, essayaient d'en amoindrir la force vitale et contraignante. En effet, qui peut être excité érotiquement par la géométrie?
  
  Une question se pose: ces cycladiens, ont-ils été d'une même race, que les cromagnonais, que les thessaliens ou les anatoliens néolithiques? La réponse negative semble être la plus simple - autrement on a difficulté d'imaginer des possibles raisons de ces modifications stylistiques. L'économie des Cyclades ne différait pas trop de celle de leur voisins, et une nouvelle religion, soudainement émergée est exclue aussi bien: des religions nouvelles changent des idées, non pas des styles seulement. Mais rappellons-nous ce que nous avons dit plus haut sur la réception du bouddhisme par la Chine; elle a reçu les idées comme telles, mais les fresques voluptueuses d'Ajantâ sont absolument inconcevables dans le contexte chinois. N'était ce pas le cas des cycladiens aussi bien? Peut-être il s'agit ici d'une autre race, probablement europoïde aussi en apparence, mais avec une mentalité très différente? La situation linguistique de la race europoïde prête quelque support pour cette hypothèse; nous savons que la plupart des europoïdes parlent des langues des trois familles majeures: l'indo-européenne, l'afro-asiatique et la dravidienne; quelques linguistes croient que ces familles sont apparentées, quelques non, mais un trait commun entre elles
  est indisputable: le genre féminin grammatical dans la forme strictement identique dans tous les cas: du suffixe nominal ou pronominal. Nulles autres langues du monde n'ont pas ce trait spécifique. C'est logique assez de supposer qu'il exprime l'attitude déjà caractérisée de notre race vers la femme. Mais il y aussi une minorité des peuples europoïdes qui parlent des langues qui n'ont pas ce trait: c'est la basque, les langues diverses de Caucase. Est-ce accidentel que le Caucase pré-historique accuse une remarquable pauvreté des sujets hiérogamiques? Les objets d'art qui peuvent être classés comme les Vénus y sont très rares et pas sufisamment expressifs. Il y a des linguistes qui rapprochent la langue basque des langues caucasiennes; ce rapprochement n'est pas universellement accepté, mais il s'ajuste très bien à notre hypothèse de la "deuxième race": si les cycladiens appartenaient à une continuité basque-caucasienne, leur style spécifique se trouverait raisonablement expliqué. La même chose peut être dite concernant aussi une population énigmatique de la Chypre néolithique, qui créa son propre style géométrique, différent du cycladien. On a peine à deviner dans ces figures cruciformes la Vénus à la tête phallique qui soutient ses seins par ses mains (11). La croix n'a rien d'érotique; la chrétienté le savait très bien, et avec quelque élan de fantaisie on peut voir dans ces chypriotes anciens des précurseurs intuitifs des ascètes chrétiens. Mais tous ces deux styles - le cycladien aussi bien que le chypriote - restent encore dans le domaine d'art; ils sont froids et secs, mais pas dégoûtants. C'est remarquable de noter que cette dernière catégorie est en somme étrangère à l'art des époques antérieueres à l'Âge du Fer; c'est seulement au début de celui-ci qu'elle fait son apparition mal désirée. Ironiquement, cela a eu lieu dans ces mêmes régions où une des plus belles civilisations du monde avait fleuri - dans la Crète et au Péloponnèse. Le collapse de la civilisation créto-mycénienne fut suivi par une période nommée "post-palatiale"; "l'art" de cette période n'est pas reproduit très souvent dans les éditions populaires, et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi; l'humanité semble n'avoir produit rien de plus hideux (12, 13). Ces monstres tubulaires qui parodient évidemment l'image de la déesse aux bras levés ne sont pas dûs à quelque maladresse de leur créateurs. Il n'est pas possible de confondre la maladresse avec la caricature; il n'y a pas de meilleur moyen de désacraliser que la caricature, et les conquérants qui ont détruit la civilisation créto-mycénienne n'avaient pas de grands scrupules à l'exploiter excessivement. Qui étaient ces conquérants? Récemment de plus en plus favorisée devient l'hypothèse que c'étaient "les peuples de la mer" des sources égyptiennes, l'origine desquels doit être cherchée à notre avis avant tout dans les îles Sardaigne et Corse. Seulement la culture très spécifique de ces îles peut expliquer une revalorisation esthétique si monstrueuse. Les cauchemars de Marie Gimbutas dans lesquels les indo-européens féroces et patriarcaux envahissaient l'Europe matriarcale et pacifiste sont des fantômes après tout; la civilisation créto-mycénienne, pas du tout patriarcale, était indo-éuropéenne (tout au moins en ce qui concerne sa composante mycénienne, et l'Odyssée, une épopée d'origine mycénienne, comme nous l'avons dit, est aussi peu patriarcale que possible. C'est dans la Sardaigne et la Corse que nous pouvons voir une civilisation vraiment patriarcale, émergée sans aucuns discernables liens avec le continent - la civilisation nuragique, un monde des innombrables villages fortifiés, chacun avec une massive tour au centre, d'où l'on pouvait guetter les voisins, qui donnaient lieu à des soupçons perpétuels. L'hiérogamie était la dernière chose qui intéressait ce monde; la place principale dans sa hiérarchie sacrale était occupée par le chef du village, une figure autoritaire avec un bâton à la main, dans un manteau vaste et avec un poignard à la ceinture (curieuesement, c'est une apparence traditionelle des montagnards de Caucase); au-dessous du chef sont les guerriers spécialisés (ceux qui sont armés d'épée, les archers, les porteurs des boucliers); leur spécialisation indique que les guerres entre les villages étaient une chose sérieuse et élaborée. Les statuettes du bronze qui représentent tous ces personnages ne poursuivent pas trop l'idéal de beauté; elles sont rigides et hérissées et les cornes bovines sur leur casques sont parfois absurdement longues, mais le but de cet art - d'exprimer l'idée de l'autorité morose d'une part et du zèle d'obéir sans trop penser d'autre part - est passablement réalisé. Il n'est pas difficile d'imaginer comment tous ces villages, en ayant oublié un beau jour leur querelles et s'étant uni, aurait formé une force militaire considérable; et quant à bois pour faire des navires, la Sardaigne ancienne était riche en forêts. Telle était très probablement la fin de la civilisation créto-mycénienne.
  Il faut parfois savoir survivre à sa propre victoire. Les conquérants n'y réussirent pas. Un chaos, créé par eux-mêmes les engloutit. Leur art par lequel ils cherchaient de transformer à leur façon - c'est à dire déformer la tradition ennemie - est tout ce qu'ils ont laissé pour notre édification. Les Âges Sombres commencèrent; retenons dans la mémoire ce lien entre le style néfastement géométrique et les Âges Sombres; nous serons encore amenés à penser qui'il n'est pas accidentel, ce lien.
  
  C'est trop poétique, peut-être, mais notre race est comme le phénix. Elle a une capacité de renaître. Nous sommes habitués à envisager la Renaissance comme une renaissance de l'antiquité classique; mais celle-ci était elle aussi une renaissance - celle de l'epoque créto-mycénienne. Le temps épique - c'est-à-dire mycénien - lui servait d'une norme idéale; le théâtre - une des plus importantes institutions du monde antique - regardait le temps épique comme une source presque seule des sujets sérieux, laissant la contemporanéité aux comédiographes. Et le style curviligne a fleuri de nouveau - devenu plus reservé et plus pensif, il n'a pas perdu néanmoins ni la force ni la passion. Voyons la Vénus de Mêlos pour ne pas aller loin. Elle est parvenue à nos jours; milles autres Vénus - non. Est-ce que la force est devenue subitement insupportable et la civilisation antique s'est détruit soi-même grâce à quelque manie collective mystérieuse? Ou tout est beaucoup plus simple et il s'agit d'une réapparition de "la deuxième race" sur la scène historique? Seulement ce n'était pas une invasion cette fois-ci. C'était une révolution. Le mélange racial qui s'est produit après le collapse de la civilisation créto-mycénienne n'était pas un mélange au plein sens du mot; l'élément étranger n'entra pas en quelques nouvelles combinaisons productives, mais tout simplement précipita au fond - où attendait son heure. La chrétienté n'était qu'une enveloppe idéologique du revanchisme de cet élément étranger. Le déclaré amour du prochain n'a pas fait un progrès perceptible dès le règne de Constantine; la peur des femmes - des femmes de marbre aussi bien que des femmes vives - a prospéré hors de toute comparaison avec "les idéaux sublimes". Les Âges Sombres commencèrent... nous devenons répétitifs... mais c'est l'histoire qui est à blâmer.
  
  Les Âges Sombres nouveaux furent accompagnés du style géométrique nouveau. Le crucifix qui subordonne les contours du corps humain à l'objet géométrique en est un éminent exemple. L'image de la femme aux bras levés, déjà familière à nous, réapparait dans un nouveau contexte et varie le thème général de la croix. On a souvent remarqué que l'introduction de la Vierge Marie (que Jésus des Evangiles ne semble pas avoir trop estimé) dans le culte chrétien n'était au fond qu'une tentative d'adapter à ses besoins le culte concurrent d'Îsis. Cette "Îsis nouvelle"devait être, bien sûr, très différente de sa rivale: non pas la grande enchanteresse puissante et omnisciente, mais un type exemplaire de la docile passivité, curieusement rappelant la catégorie chinoise "yin". La Mère de Dieu aux bras levés, dite "Ôrans" exprime bien les qualités désirées; il y a une passivité dans cette image, mais pas fémininité, les lignes sont anguleuses et mortes, et un détail très important est à remarquer: un voile qui couvre les cheveuz complètement. Ce voile, on nous dit, signifie l'état marié. Mais les matrones de l'antiquité portaient leur voiles d'une manière différente: sans cacher leur cheveux. Les cheveux sont une des manifestations de la force féminine; en les laissant voir, une matrone donnait à comprendre qu'elle la possédait - à sa propre manière contrôlée, digne et grave. Nous disons: "une matrone majestueuse"; c'est un cliché, mais un cliché instructif. "Une matrone
  avec une humilité ovine dans sa face" semblerait être une contradiction dans les termes.
  Au contraire, le mode de se voiler, inventé par les chrétiens, s'accorde bien avec l'humilité. Le processus de déféminisation s'achève avec ce dernier trait: pas une femme dans son propre droit devant nous, seulement une figure géométrique, un instrument qui peut être usé par une volonté extérieure. Cela plaît mieux à quelques-uns.
  
  On voit à tort dans la Renaissance une époque "humaniste". Ce n'était pas comme si l'Homme abstrait devint plus intéressant que le Dieu (qui est abstrait par définition); tout était beaucoup plus simple: l'idéal d'une race humaine fut écarté par l'idéal d'une autre. L'antiquité vers laquelle s'orientait la Renaissance n'était pas "humaniste"; elle avait ses divinités. Ces divinités retournèrent; et non seulement l'art aux sujets "mythologiques" devint leur province, mais l'art "religieux" aussi bien. Nous ne pouvons pas dire qui fut le premier à faire les madones montrer leur cheveux, mais déjà chez Botticelli, un grand maître du style curviligne, on a peine à distinguer celles-là des déesses "païennes". La Madone à la grenade est un bon exemple de cette ambiguïté: l'or ondoyant de ses cheveux fait émaner librement cette-même sensualité inquiétante, dont la moindre évocation avait été soigneusement évitée par l'iconographie vraiment - dans l'esprit, pas formellement - chrétienne. Et quant à la grenade dans cette peinture, un symbole prétendu du sang de Christ - beaucoup plus rappelle-t-elle le Fruit de Vie des anciens mystères, qui séduit les âmes vers l'incarnation. Savonarola a eu raison de censurer rigoureusement ce type de l'art; mais le temps était déjà contre lui.
  
  La philosophie indienne peut souvent expliquer l' art européen. L'art européen peut souvent servir d'illustration de la philosophie indienne. Il ne pourrait y avoir un meilleur peintre à illustrer la conception indienne de mâyâ, l'illusion cosmique, féminine et séductrice, que Leonardo. Ses madones avec leur sourires malicieux à peine perceptibles et leur beauté ophidienne pensent évidemment à quelque chose très éloignée de la dogmatique chrétienne. La perspective dans la peinture est une illusion; Leonardo étudie la perspective pour créer sa propre mâyâ. C'est curieux de noter que Pavel Florenski, un philosophe russe et un tuteur vigilant de la correctitude orthodoxe flagellait la perspective linéaire des artistes de la Renaissance comme "insufisamment spirituelle" et lui opposait la perspective inversée des icônes byzantines comme un véhicule du surnaturel. C'est une erreur fréquente de la pensée chrétienne - de confondre "sur" avec "contre", de prendre ce que est contre nature pour le surnaturel.
  
  La perspective inversée n'a pas sauvé la Byzance des turcs. L'Europe de la perspective linéaire les a battu bien au Lépante et plus tard à Vienne. C'était un conflit des mondes, c'est vrai, mais non du monde chrétien et du monde musulman comme on le présente souvent; ce n'est ne sont pas les religions, ce sont les styles qui font une différence. Stylistiquement, le monde musulman était bien plus proche de la chrétienté primaire que l'Europe de la Renaissance et du Baroque (notons en parenthèse que le Baroque avec son ivresse des lignes curves pourrait être un bon éponyme du premier des styles ici discutés). C'est vrai, l'aniconisme musulman, la peur mystique de l'art figuratif de quelque sorte que ce soit ne permit pas à l'Islâm de créer son propre analogue de l'icône byzantine. Mais la tendance géométrisante n'a point disparu; elle a changé seulement son mode d'expression. On pouvait interdire les représentations des femmes, mais les femmes réelles avec leur potentiel dangereux de la magie sexuelle tout de même étaient là. Leur existence ne pouvait pas être interdite, et conséquemment il fallait les transformer, d' exprimer visuellement leur état nouveau, docile, inoffensif et prédictible. Mais le grand symbole de la docilité féminine, le voile de la Vierge Marie avait été déjà inventé; adopté par l'Islâm et nommé hijâb, il est devenu un élément obligatoire des habits féminins - obligatoire pour chaque femme, non pour les nonnes seulement, comme chez les chrétiens. Et l'Islâm est allé encore plus loin: il a créé le niqâb, un moyen unique de faire d'une femme une figure géométrique, une sorte du cône tronqué noir.
  
  On entend parfois des musulmanes prétendre de ne pas vouloir que "les hommes étrangers les regardent". Le probléme est mal résolu: si l'on veut être invisible, on doit rester à la maison. Apparue en public, une femme musulmane n'est aucunement invisible; elle produit une atmosphère spécifique, qui est peut-être très bienfaisante pour quelques-uns, mais qui est décidément insupportable pour les représentants de la première des deux races définies plus haut. Une telle femme, tellement transformée, offenserait nécessairement leur sentiment de la Vie, leur identité raciale qui est quelque chose plus profonde qu'une superficielle "bonne volonté" à suivre les recommandations de l'idéologie multiculturaliste. Celle-ci a commis une erreur grave, en voyant les choses exceptionnelement sous l'angle de la laïcité, qui pend dans une vacuité, équidistante de toutes "religions" - comme si elle-même, cette laïcité, ne serait pas, tout comme les "religions", le produit d'une mentalité raciale. De proscrire les niqâbs à l'égal des masques de carnaval est une lâche imitation de l'objectivité, car les masques de carnaval sont une part de notre culture et les niqâbs - non, et ne pas être aisément identifiable par un policier n'est pas tout; notre race a son esthétique, et un péché contre elle est vraiment un péché mortel. Non pas plus brave est le règlement qui ne permet pas de porter les hijâbs (tout comme des autres objets religieux "trop ostensibles") dans les institutions civiles. L'état fait mine ici d'un "manager" impersonnel qui se tient au-dehors des toutes traditions et veille seulement à ce qu'elles ne se fassent pas sentir excessivement. Mais l'état n'est pas descendu du ciel prêt à l'emploi; l'état lui-même est produit par une tradition, et il n'a pas le droit d'être impartial.
   Chaque jour, milles musulmanes en hijâbs et leur maris, absolument contents avec leur apparence, traversent les frontières de l'Union Européenne. Est-ce un commencement des Âges Sombres nouveaux? Parlant en termes stylistiques, c'est probable. L'idéologie multiculturaliste a affaibli essentiellement la capabilité de résistance européenne. D'autre part, le systéme politique qui impose cette idéologie, n'étant pas capable de mener à bien la situation qu'il a provoqué, est destiné à s'effondrer. Le pouvoir, en toute apparence, sera pris par des forces plus intéressés dans le bien national. Naturellement, ces forces s'appuyeront sur la philosophie "droite" (si "droite" signifie celle qui n'ignore pas la race comme un facteur producteur de la culture) et il est très important que cette philosophie droite soit vraiment "nouvelle", c'est-à-dire exempte des erreurs qui ont compromis sa prédécesseuse. Une des erreurs majeures de celle-ci était l'asexualité, un mode de traiter les qualités raciales (l'esprit d'entreprise, d'investigation, l'impulsion expansive) comme quelque chose qui n'a pas racine dans l'attitude sexuelle spécifique. Cela rendait la pensée droite stérile et parfois plate (comme chez Nietzsche qui conseillait à ceux qui vont aux femmes "de ne pas oublier le fouet"; le pauvre homme n'avait pas des notions plus exactes de ce qu'on peut faire avec les femmes); elle avait trop peu de Renaissance en elle. Mais c'est d'une Renaissance, d'un éveil que nous avons besoin aujourd'hui; les forces profondément hostiles à la vie elle-même de la notre race attaquent, et la race doit montrer qu'elle est vive pour les repousser.
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